Désolée pour mes lecteurs, y aura pas de petit récit ce soir ( en fait, un tout petit alors !), il y a tellement à dire sur cette journée d'aujourd'hui que je ne veux pas la bâcler. Je devrai donc en soigner le récit ! Je l'écrirai plus tard.

Nous sommes arrivés plus tard que prévu ce soir : passer de 8° en haut de la Cayolle à 34 ° l'après midi au col de la Couillole, entrer dans un refuge se réchauffer, un orage et un parcours un peu rallongé (125 km avec un De+ 3000m) font de cette étape une des plus mémorables, des plus fatigantes et des plus difficiles. Quand je n'étais pas sous le déluge du col de la Cayole dont je n'ai pu voir que la stèle, des paysages fabuleux et variés (Gorges du Bachelard, parc national du Mercantour, vallée de Tinée) m'ont encore permis de vivre une journée forte. Oui Guilain, le chant des cigales vient remplacer la danse des mouches, ça sent le sud sud 👍



Et comme il est déjà tard, je vais me faire des yeux, des cuisses et ce qu'il me reste d'énergie pour la Der car je suis un peu cuite 💪💪💪et en plus, peux pas télécharger les photos, le réseau est un peu naze ici !


Retour sur cette journée infernale :

Elle avait bien commencé avec une bonne descente et un parcours magnifique le long du Bachelard. Le chemin vers le col de la Cayolle (2326m) représente 29 km de montée, il va falloir être patient ! Il est, néanmoins très agréable : le début de la pente nous fait prendre doucement de la distance avec le cours du Bachelard qui serpente et chantonne dans le creux de la vallée, se frayant un chemin dans la caillasse.

On entre alors dans le Parc national du Mercantour. Il reste encore beaucoup de km mais le sifflement des marmottes et le paysage sont une occupation privilégiée, j'ai pris une option premium quand j'ai accepté ce défi 😅.Il commence à faire frais, je sens quelques goûtes de pluie mais la pluie n'arrête pas le pèlerin et je profite des belles cascades. Je pense aussi à ce que m'a dit Yannick : les 4 derniers km sont les plus durs.

Il me reste maintenant les 4 fameux derniers km à grimper et c'est à ce moment là que la pluie a décidé de tomber de plus en plus fort. Je suis trempée, j'ai bien pris le temps d'enfiler mon k-way mais celui-ci me colle, c'est désagréable, je ne vois plus rien. J'attends le col péniblement rincée et je me dis que cette fois-ci, les gars ne m'auront pas attendus et ils auront bien eu raison. Nous nous sommes toujours dit que nous nous attendrions au sommet (enfin qu'ils m'attendraient...😜) sauf en cas de mauvais temps. C'est le déluge là haut : J'ai trop froid, je suis gelée !

Je m'inquiète des gars car je sais qu'ils vont s'inquiéter d'autant plus que je n'ai aucun réseau ! Je connais mon Cyril, il va s'inquiéter ...je ne vois pas leurs vélos au refuge donc je file et appréhende la descente sous cet orage ! Je descends péniblement, les mains aux freins de peur de glisser, mais transie de froid ! Je sens une grosse boule dans la gorge et me retiens de pleurer. Cette descente me semble tellement dangereuse et je me dis qu'au premier chalet, bar ou refuge, je m'arrête. Je pose mon vélo, complètement trempée au premier refuge et là, je craque un peu (😭), je laisse un message à Cyril (réseau très compliqué). Cyril me rejoint (il est au chalet juste en dessous en fait, en train d'écumer le stock de chocolat chaud de la commerçante avec Yannick. Polo a lui aussi pris l'orage 😅) Pas de photos pour ce moment là, plus d'énergie 😜. Cyril s'est effectivement inquiété et est soulagé de me retrouver 🥰. Nous rejoignons le reste de la troupe mais je mettrai énormément de temps à me réchauffer. Je claque des dents en parlant 🥶. C'est à ce moment là que Polo décide de nous quitter. Nous poursuivons notre périple vers la commune de Guillaumes pour l'ascension du col de Valberg que je suis contente de grimper afin de me réchauffer ! Nous passons de 8° à 34° 🙄et à choisir, je préfère vraiment souffrir de la chaleur ! Mais c'est quand même une grimpette de 13 km avec des portions de moyenne 7/8 % ! Dur dur, il va falloir tenir, la journée n'est pas finie.

A Valberg, nous reprenons des forces : coca et barres et c'est reparti pour le col de la Couillole qui s'annonce chaud ! Il n'est pas très long mais irrégulier et la fin est costaud. N'oublions pas non plus que nous en sommes au jour 6 avec un bon cumul dans le physique 👆 Pour moi, c'était la grosse dernière difficulté de la journée, il ne restait plus qu'une descente même si nous savions que la chambre d'hôte se situait dans la montée du prochain col, le col St Martin(qui monte sur + de 8km). Arrivés au pied de celui-ci, je prends mon GPS et les bras m'en tombent (à moins que ça ne soit les jambes et la tête ou tout le corps en fait 🤣), l'arrivée est à 1km du sommet, il nous fait donc tout grimper : coup de bambou pour moi après cette longue journée, on a déjà 117 bornes au compteur ! Cyril me connait, il finira l'étape avec moi. Cette montée a été interminable pour moi. Dure journée aujourd'hui ! Cyril et Yannick ont été des champions, ils m'ont attendu et soutenu. Ils ont eu la chance ( parce qu'ils sont plus forts 😜) de voir le col de la Cayolle sous le soleil, il paraît que c'est un des plus beaux cols. Pour moi, cela restera le pire souvenir ! Cette étape sera l'occasion pour eux de bien me chambrer par la suite 😅.

Nous avons trouvé dans cette chambre d'hôte un chaleureux accueil et une bonne table, prometteurs d'une récup' pour rattraper cette très longue journée et attaquer la Der 😁